Béton ciré
Très à la mode depuis quelques années, le béton ciré souffre néanmoins d’une mauvaise réputation dans l’imaginaire collectif et surtout auprès de certains professionnels et prescripteurs, la faute à des artisans peu scrupuleux et des fournisseurs plus intéressés par leur marge que par la qualité du produit en question.
Tordons ici le cou aux idées reçues sur ce beau produit.
L’appellation béton ciré est assez trompeuse et floue. Cela désigne pas seulement une matière ou un aspect, mais aussi une famille, un ensemble de techniques et de matières visant à réaliser un revêtement imitant un béton, qu’il soit lissé brut ou avec de la poudre de quartz.
La première manière de procéder est de faire une chape en béton, lissée à l’hélicoptère après l’avoir saupoudrée de poudre de quartz ou de ciment et lisser la pâte ( barbotine ) ainsi créee. Cette méthode n’est pratiquée que par un tout petit nombre d’entreprises, car le coût est très élevé. Néanmoins si la chape est correctement réalisée et fractionnée, le sol sera durable et résistant.
Il existe également des fabricant de chapes fluides qui proposent des chapes fluides coulées et teintées, qui une fois poncées et traitées, offre une alternative plus facile à mettre en œuvre, mais les chapes fluides au ciment, tout du moins les anciennes générations, ont des problèmes de fissuration, retrait et tuilage. L’évolution permanente dans ce domaine laisse présager des solutions plus viables sur le long terme. Il y a aussi le recours aux chapes fluides anhydrites, plus stables et beaucoup moins sensibles au retrait.
La méthode la plus courante pour réaliser un béton ciré est d’appliquer un mortier millimétrique spatulable imitant une chape béton. C’est la solution la plus privilégiée et celle dont tout le monde parle lorsqu’on évoque le béton ciré.
Cette technique s’apparente en réalité au stuc, dont elle a emprunté la technique et le principe, à savoir un enduit millimétrique réalisé en une ou plusieurs passes, puis ferré et traité. Le liant utilisé est alors le ciment, et les charges utilisées ne sont plus la poudre de marbre ou le carbonate de calcium mais de la silice très fine, de l’ordre de 300 ou 400 microns. On ajoute des adjuvants comme la résine qui remplace l’eau, des agents mouillants, du retardateur et des pigments bien sûr.
Il est assez facile de mettre au point sa recette mais c’est très long car il faut faire beaucoup d’essais. Néanmoins, le recours à des marques proposant des formules prêtes à l’emploi est intéressant à conditions que ces marques soient sérieuses. Pour le savoir, il suffit de se fournir auprès d’une marque ayant un avis technique du CSTB VALABLE. L’avis technique, prouve que le fabricant a fait tester son produit en laboratoire et a réussi à mettre en place un protocole de mise en œuvre validé par le CSTB. A ma connaissance, il n’y a aujourd’hui que deux marques en France ayant ce précieux gage de reconnaissance.
Si l’artisan applique une marque ayant un avis technique, il peut alors prétendre à une garantie décennale sur ses ouvrages, et en cas de litige, ses assurances le protégeront. Ce qui n’est pas le cas avec les produits artisanaux fabriqués sur place.
Si l’artisan estime qu’il ne prend pas beaucoup de risques, comme par exemple sur un mur dans une chambre, il peut tout à fait le fabriquer lui même et l’appliquer. Pour ce qui est des sols, je pense que seul l’emploi d’ une marque fiable peut vous permettre de dormir sur vos deux oreilles. Les sols sont extrêmement litigieux, surtout les revêtements de sol